BERNARD PIVOT

au revoir et merci

Pour ADIFLOR vouée à l’apprentissage de la langue française et au développement de la lecture, la disparition de Bernard Pivot, journaliste et animateur de la célèbre émission littéraire « APOSTROPHES », dans les années 80 et 90, est un jour de tristesse.

Le plateau d’ « APOSTROPHES » n’avait rien d’une tour d’ivoire télévisée mais de l’agora où siégeait, chaque semaine, l’assemblée du peuple des amoureux et des découvreurs de la littérature, des livres, des écrivains de partout, d’auteurs prometteurs comme renommés et d’autres déjà dans la postérité des lettres.

Les bénévoles d’ADIFLOR, fondée en 1985, s’associent aujourd’hui à la disparition d’un militant français et francophone, authentique « expression culturelle française » qu’était Bernard Pivot qu’en une autre vie, jeune stagiaire au « Figaro » j’ai pu croiser l’ancien le président devenu de l’Académie Goncourt, alors journaliste au « Figaro littéraire ».

L’éloge unanime fait par la presse, tant en France que dans plusieurs pays étrangers, est d’ailleurs unanime. Bernard Pivot, nonobstant la richesse et la variété des contenus livresques, n’avait rien d’un snob érudit ni encore moins d’un intellectuel pincé. Il avait l’art et la manière de mettre en valeurs les différents auteurs invités dans une langue châtiée, simple et accessible à tout un chacun. Les échanges suscités entraînaient parfois des débats animés mais le ton maîtrisé et de haute tenue caractérisait chez Bernard Pivot celui qui sait sans pour autant en afficher l’expression par vanité.

Bernard Pivot, finalement, à apporté à la littérature, à la pratique régulière de la lecture, au compagnonnage des livres et de leurs auteurs, son goût de vivre pleinement sa soif d’apprendre, de découvrir, d’apprécier, en un bref résumé, sa capacité à nourrir son imagination, faire vivre ses émotions décuplant le plaisir de lire et la fréquentation d’auteurs de toutes provenances, de toutes cultures et opinions.

On regardait « APOSTROPHES » comme une finale télévisée d’une coupe du monde de football, ce sport qu’il aimait tant, la parole était fluide, les passes relevant d’un grand jeu et on terminait l’émission intuitivement plus instruit.

C’était une autre époque, diraient d’aucuns, et sans mélancolie. Certes, nous n’étions pas encore dopés à l’individualisme adoubé par un nouveau clergé médiatique, aux personnalités interchangeables à volonté.

Louis Duvernois, Président d'ADIFLOR